Après une carrière dans la finance, Frank Loubaresse accompagné de sa femme décident de réaliser un rêve: devenir propriétaires en 2018 des 30 hectares du domaine Beauvence, à Beaumont de Pertuis un petit village perché au sud-est du massif du Luberon. Leur philosophie? « La production du domaine est limitée, les vinifications se font à la parcelle, les bouteilles sont numérotées. Acheter le vin et l’huile du Domaine Beauvence, c’est partager notre amour des bons produits et un peu de notre terroir. »
En quoi le Domaine Beauvence est-il un terroir d’exception?
L’altitude était l’un des critères essentiel pour rechercher la fraîcheur de la nuit ce qui se traduit évidemment dans les raisins et par conséquent dans le vin. On limite aussi la pression des ravageurs (la mouche de l’olive s’aventure moins à cette altitude). Nos parcelles, en coteaux, sont en légère pente, permettant, malgré les bois qui les entourent une bonne circulation de l’air donc moins de gel, une meilleure aération pour limiter le mildiou. Toutes les parcelles sont entourées de bois, pins et chênes verts avec également des taillis de joncs, amandiers et figuiers. Cela permet une vraie biodiversité pour la faune (insectes et oiseaux essentiellement) ; bien que les arbres fassent de l’ombre ou limitent les rendements en bordure de parcelle, nous avons choisi de les conserver. Nous en cours de certification HVE cette année. Nos terres argileuses permettent de conserver, en profondeur, les rares pluies de cette région sud très ensoleillée : vigne et oliviers ne sont donc pas irrigués sur le Domaine Beauvence. Nous avons introduit 18 ruchers au cœur de l’exploitation, plantés 3000 plants de Lavandins. Tout est mis en place pour accroître la biodiversité au sein du Domaine.
Que produit le Domaine Beauvence?
Nous produisons du Vin et des Huiles d’Olives. Notre objectifs est de faire de très grands vins, tant en rosé qu’un blanc et en rouge. Si nous n’affichons pas « vin nature », nous recherchons à utiliser le moins de sulfite possible, à tout le moins pour tendre aux critères Demeter. Pour les huiles d’olive, nous produisons des fruités vert et fruités mûr, en AOP Haute Provence.
Tout le domaine est travaillé en bio et en cours de conversation pour les vignes, en quoi est-ce si important pour vous?
Dès notre acquisition, nous avons voulu mettre en place de nouvelles pratiques culturales. La conversion bio était une évidence, d’autant que l’Oliveraie était déjà bio et les vignes en agriculture raisonnée. Nous voulions tout de même, aller plus loin : pour moi, un grand vin commence dans la terre d’où notre choix de mettre en place, dès la première année, une agriculture de conservation : mise en place d’un enherbement choisi et permanent ; roulage au printemps avec un rolofaca construit sur-mesure pour conserver la micro faune du sol, l’humidité sous le mulch et apporter de la matière organique au sol. C’est un travail de longue haleine qui améliorera la qualité du sol, donc des raisins. Sur la vigne, le passage en bio s’accompagne également d’une philosophie des traitements bio (souffre/cuivre) les plus légers possibles ; moins de passage donc moins de tassement de la terre avec des outils (micro tracteurs) les plus légers possibles. Par ailleurs, nous avons mis en place une pratique de taille dite « douce » pour améliorer encore la qualité du raisin. Bien entendu, les vendanges sont manuelles, à parfaite maturité.
Qu’avez vous apporté comme amélioration au domaine depuis que vous l’avez acquis en 2018?
Essentiellement de nouvelles pratiques culturales et l’achat d’outils qui permettent de les mettre en œuvre (micro tracteur, interceps…). Egalement, une taille de restructuration de l’Oliveraie (1400 Oliviers) pour repartir sur de belles bases. Nous avons arrachés 3 hectares de vignes, mis en repos avec de l’orge. Nous avons pratiqué toutes les analyses des sols pour une sélection précise des nouveaux plants (sélection massale et clones qualitatifs) et planté 4 hectares de vignes (Syrah, Vermentino, Cinsault, Grenache noir) pour augmenter notre production, en bio, à partir de la cuvée 2021. Et enfin, nous nous sommes attelés à travailler sur la relance commerciale sous le nom Domaine Beauvence, pour les vins et pour l’huile, nouveau site web, communication digitale et actions pour l’exportation.