Clap de fin sur les vendanges à Beauvence, depuis quelques semaines et elles promettent un beau millésime. Clément Jeannoutot, responsable d’exploitation du Domaine Beauvence, nous explique en quoi.
Clément, quand avez-vous vendangé ?
Nous avons commencé pour le Grenache et Ugni blanc, pour nos vins blancs et rosés, le 18 septembre puis le Grenache pour notre cuvée rouge L’aparté le 26 septembre.
Comment se sont-elles déroulées ?
Nous avons eu une année assez précoce, mais qui s’est finalement décalée au moment des vendanges. Nous avons subi un été très très chaud, avec presque 3 mois sans une goutte d’eau. Vers le 12 septembre, les pluies sont arrivées, du coup, la vigne s’est totalement débloquée. Tout s’est accéléré rapidement. Nous nous sommes retrouvés vite coincés par, justement, une période de pluie successive et importante. L’état sanitaire était donc compliqué. Il a fallu ruser pour faire entrer des raisins les plus beaux possibles. Nous avons vendangé de nuit, à la main, à la lampe frontale, comme l’année dernière, pour entrer des raisins bien frais. Mais au final tout s’est bien passé.
Comment avez-vous rusé justement ?
Comme nous avons eu des pluies importantes, et que nous vendangions le matin, il y avait beaucoup de rosé sur le feuillage de vignes et le raisin. Il y avait tellement d’eau sur les vignes que si on rentre des raisins humides, l’eau de pluie va se diluer dans le jus. Ce n’est vraiment pas l’idéal. Du coup, j’ai passé notre pulvérisateur, vide bien entendu, avec la soufflerie à fond pour faire un effet mistral dans les vignes. Je suis sans doute passé pour un fou !! Mais ça a bien séché le feuillage et les grains. Finalement, les vendangeurs, on peut ramasser des raisins très peu humide.
L’Ugni blanc présent dans le rosé L’originelle et le blanc La Didascalie de Beauvence avait-il une belle maturité ?
Plutôt belle oui. L’Ugni blanc, est un cépage peu aromatique, qui apporte surtout de la fraîcheur et de la tension. Mais cette année nous avons réussi à avoir une belle maturité, à 12.5°. Quand il commence à mûrir, il devient légèrement rosé. Cela démontre, justement, une jolie maturité.
Avez-vous eu besoin de beaucoup sulfiter ?
Nous avons pris la décision de ne pas sulfiter du tout, sur aucune de nos couleurs. Nous avons lancé un processus complément privé d’air, et vu qu’en plus les raisins étaient au top, nous avons pu ne pas du tout sulfiter à la vendange. Jusqu’à la fin de la fermentation et à la mise au propre, nous ne sulfiterons pas du tout.
Où en sont les fermentations ?
Notre rouge 100 % Grenache L’aparté et notre rosé, ont terminé leur fermentation alcoolique. Le rouge a été décuvé vendredi dernier, il est propre, et il est entonné depuis maintenant quelques jours. Le rouge 2020, se profile très très bien.
Comment pressentez-vous la future cuvée L’aparté de Beauvence ?
Je le trouve assez surprenant. Il est hyper fin et très soyeux. Je l’ai travaillé en finesse avec des extractions assez fines, et du coup, le profil est presque comme sur un Bourgogne. Il a de la belle matière pour vieillir en tout cas puisque nous n’en sommes qu’au début.
Et le blanc Beauvence, 100 % Ugni blanc ?
Il est actuellement toujours en fermentation, et devrait se terminer début de semaine prochaine. Nous en aurons plus que les années précédentes d’ailleurs.
Combien pensez-vous sortir de bouteille du millésime 2020 ?
Entre 750 ou 1000 de La Didascalie, que nous doublons par rapport aux années précédentes. Sur L’aparté entre 500 et 600 bouteilles, et sur L’originelle environ 5 000 bouteilles.
Rendez-vous dans quelques mois pour en savoir plus sur ce millésime 2020.